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Campagnes - L’affaire OrelSan : ce qu’en pensent des artistes -

Gildas Thomas, chanteur - 15/07/09

OrelSan, rappeur interprétant des textes pour le moins violents à l’encontre de la gente féminine, a été déprogrammé des Francofolies de La Rochelle 2009 sous la pression de la présidente de région Poitou-Charentes, Ségolène Royal.

Je ne suis absolument pas un « royaliste » convaincu, et n’accorde guère de crédibilité politique à Ségo. Mais sur ce coup-là, je lui donne dix mille fois raison. Et voici pourquoi :

Tout d’abord, j’invite tous les lecteurs à aller sur le site d’Orelsan et à y découvrir que l’artiste incite à la violence envers les femmes dans la grande majorité de ses chansons, et non pas, comme la presse le laisse entendre, dans une seule, « sale pute », que le rappeur prend soin de ne plus chanter sur scène...

Je suis tout simplement choqué par ces textes car ils relèvent de la discrimination.

S’attaquer à des femmes juste parce qu’elles sont des femmes, c’est du même ordre que s’attaquer à des juifs car ils sont juifs, à des arabes car ils sont arabes, à des homos car ils sont homos.

Or il y a en France des lois anti-homophobie ou anti-antisémistisme (n’est ce pas Monsieur Dieudonné...)

Si un chanteur s’adressait à ces communautés de la même façon qu’OrelSan s’adresse aux femmes, sa voix ne ferait pas long feu dans nos enceintes...

Et les femmes, jusqu’à preuve du contraire, c’est quand même à peu près 50% de la population, un peu plus nombreuses que les personnalités publiques qui s’intentent régulièrement des procès pour des diffamations bien désuètes comparées aux énormités d’Orelsan... La démarche de ce dernier n’est en outre aucunement comparable avec les attaques faites par des artistes libertaires ou anarchistes, ou d’autres rappeurs qui souhaitent casser du flic.

Taper sur les flics, les curés ou les militaires, est parfaitement défendable et légitime car cela relève d’une démarche militante, politique ou philosophique, avec une vraie prise de position vis-à-vis d’une fonction sociale.

On choisit d’être flic ou curé, avec tous les enjeux que cela suppose. On ne choisit pas d’être juif, arabe, gros, petit, musulman, homo, ou... femme !

Oui, Ségolène Royal, en tant que responsable politique, et c’est là que le « politique » prend tout son sens, a eu raison de s’opposer à ce concert.

Car l’argent public, et Dieu sait si les festivals qui graissent la patte du show-bizz vivent grâce à l’argent public, ne doit pas servir à cautionner un artiste qui ne fait rien d’autre que de l’appel à la violence.

Il ne s’agit pas de définir si OrelSan est bien ou mal, a tort ou raison, la question n’est pas là. Simplement, il fait de l’appel à la violence contre des gens pour leur simple nature ou appartenance physique, et cela porte un nom clair, net et précis : le racisme. Point.

De plus, placer cette question sous le débat de la liberté d’expression relève d’une grossière erreur, car Orelsan n’exprime aucune opinion justement, à l’inverse de NTM ou ... Michel Sardou, pour ne citer que les artistes les plus diamétralement opposés !

Les textes d’Orelsan n’invitent jamais à être d’accord ou pas, ils sont par essence indiscutables, telles de gratuites insultes.

Mais que des gens comme Jack Lang, de façon totalement démagogique et politicienne, des artistes comme Anaïs, Olivia Ruiz ou Cali (qui a soutenu Ségo en 2007, le pauvre) prennent la défense d’OrelSan est tout simplement affligeant et cruellement désespérant du vide intellectuel de notre époque...

Gildas Thomas
- www.gildasthomas.com