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Élections - Municipales 2008 -

Réponse de la candidate Valérie Fourneyron - Rouen (76)

1/ Avez-vous inscrit dans votre programme des propositions d’action contre les violences faites aux femmes ?

Oui

J’ai prévu que la ville de Rouen signe la charte européenne pour l’égalité des femmes et des hommes dans la vie locale. Cette adhésion est pour moi l’occasion de manisfester publiquement que je veux défendre le principe de l’égalité des femmes et des hommes et mettre en oeuvre les engagements de la charte sur le territoire de la ville : notamment une représentation équilibrée dans toutes les institutions dépendant de la municipalité et permettant la participation à égalité des femmes comme des hommes à toutes les prises de décisions publiques.

Le premier chapitre de notre programme concerne la démocratie participative et la restauration d’une vie démocratique de quartiers. Dans ce cadre, je m’engage à promouvoir la participation active des femmes et des hommes à la vie politique et citoyenne dans tous les conseils de quartiers, ainsi qu’à soutenir avec ténacité les associations locales qui permettent aux habitants de s’engager dans la vie collective. D’ores et déjà, et souvent dans les quartiers les plus populaires de la ville, ce sont les femmes qui sont les pivots de ces activités favorisant le maintien du lien social. Le travail remarquable qu’elles accomplissent et que je connais bien, je le soutiendrai de toutes mes forces.


2/ Si vous êtes élu/e, mènerez-vous une politique de prévention à l’encontre de toutes les formes de violences faites aux femmes (au sein du couple, dans les relations de travail, dans l’espace public), et d’éducation au respect mutuel entre les sexes ?

Oui

Un des trois axes principaux de mon programme est la solidarité. Cette solidarité s’exprimera envers tous nos concitoyens et concitoyennes qui en éprouvent le besoin : personnes âgées isolées, personnes en situation de handicap et dont il faut favoriser l’intégration dans toutes les activités de la vie quotidienne, familles à petit budget etc... ceci passe par des actions extrêmement diverses mais l’accessibilité à un logement digne et décent pour tous en est la clef de voûte.

Dans ce cadre, la lutte contre les préjugés et les stéréotypes sexués par la sensibilisation du public et la valorisation de l’image de la femme est une première réponse.

La mise en oeuvre d’actions pour combattre les discriminations au sein du personnel municipal en mettant en place un plan pour l’égalité visant au traitement équitable du personnel, notamment en matière d’évolution de carrière, mais aussi de conciliation entre vie professionnelle et vie familiale, est essentielle.


3/ Si vous êtes élu/e, intégrerez-vous la question des violences sexistes et sexuelles dans l’ensemble des champs de compétence de votre commune : l’action sociale, le logement, la santé, mais aussi la culture, l’enseignement, l’urbanisme ?…

Oui

Je suis absolument convaincue qu’au travers de la totalité des politiques menées par une municipalité, on peut changer considérablement la manière dont les femmes sont traitées, diminuer les violences qui leur sont faites et établir progressivement une égalité entre les hommes et les femmes et je m’y emploierai.

Politique de la petite enfance : accueil précoce des jeunes enfants pour permettre aux parents de travailler, mais aussi le "chèque nounou" qui est une des mesures de notre programme pour que les femmes seules puissent mettre temporairement leur enfant en garde pour procéder aux démarches indispensables à la restauration de leurs droits et aux préalables à la réinsertion professionnelle.

Actions collectives dans les écoles en articulation avec la communauté éducative pour faire évoluer les stéréotypes masculins et féminins.

Actions majeures en matière de développement du logement social dans tous les quartiers de la ville pour garantir la mixité sociale et la lutte contre la pauvreté et l’isolement.

Développement des transports en commun associé à une tarification incitative pour les familles.

Création d’un bureau des temps pour faire évoluer la réponse en termes de services à la population et ouvrir les lieux publics, culturels et sportifs à des horaires qui permettent à tous et toutes d’en profiter au mieux.

Ce ne sont que quelques-unes des mesures qui parmi d’autres auront, j’en suis certaine, une influence déterminante sur la réalité de l’égalité des femmes et des hommes dans la ville.

Ceci par ailleurs n’est pas exclusif d’autres actions : dans le champ de la santé et de l’accès à la contraception et à l’IVG, dans la lutte contre la prostitution et les réseaux de proxénètes qui asservissent les femmes, dans l’encouragement - sous toutes les formes de valorisation - de l’activité professionnelle et culturelle des femmes...

Réponse reçue le 3 mars 2008


Compléments de Valérie Fourneyron :

Parmi les projets qui figurent dans le programme que j’ai élaboré en interaction très active avec les habitants de Rouen, figure la signature de la charte européenne pour l’égalité des femmes et des hommes dans la vie locale. Il ne faut pas considérer qu’il s’agit là pour moi et pour mon équipe d’une opération uniquement symbolique et qui me dispenserait de mettre toute mon énergie à valoriser la place des femmes au sein de la municipalité, à inscrire cette priorité de manière transversale dans toutes les politiques que mène la ville et à lutter avec vigueur contre toutes les formes de discrimination et toutes les violences faites aux femmes. Une telle signature au contraire est un aiguillon pour agir.

Je me suis inspirée des exemples de villes comme Rennes et Nantes, dont les maires sont venus à ma demande au cours de cette campagne me soutenir et expliquer aux rouennaises et aux rouennais ce qu’ils avaient développé pour leur ville et comment ils avaient restauré la fierté des habitants pour leur cité. Nantes et Rennes ont signé cette charte européenne, alors qu’à ce jour aucune ville de Normandie ne l’a encore fait.

Nous sommes sur le chemin à Rouen, même si beaucoup reste à faire.

Avec l’aide du conseil général, nous avons mis en place une politique active d’orientation des filles dans le système scolaire et de formation professionnelle vers tous les métiers afin d’ouvrir au maximum le champ des possibles et sortir des stéréotypes d’orientation professionnelle qui destinent toujours les femmes aux métiers du sanitaire et du social, aux fonctions d’assistante dans le secteur tertiaire de bureau ou de commerce.

Avec l’appui du conseil général et de l’Etat, notamment la déléguée régionale aux droits des femmes, nous venons d’ouvrir au CHU de Rouen, une plateforme pluridisciplinaire et spécifique pour les victimes d’agressions, qui sont très majoritairement des femmes. Elles peuvent y rencontrer des professionnels de santé, psychologues, assistants sociaux, associations d’aide et de soutien, et bénéficier d’une prise en charge globale. Cet accueil, appelé CASA, centre d’accueil spécialisé pour les agressions, a été inauguré en décembre 2007, le nombre de consultations y est important et témoigne de l’extrême utilité d’un tel lieu.

Je veux également signaler que la ville de Rouen accueille depuis quelques mois dans un des quartiers de centre-ville, dans le cadre d’une opération de logement social favorisé par le conseil général et au nom de la mixité sociale, un centre d’hébergement d’urgence pour les femmes et mères victimes de violences intrafamiliales. Ce lieu fonctionnait depuis de nombreuses années en périphérie, il est désormais installé dans des locaux réhabilités et centraux mettant à disposition des femmes 18 studios dans lesquels elles peuvent venir pour un séjour de rupture et de récupération avec leurs enfants qui leur permettra ensuite d’entreprendre un processus de réinsertion.

Ce ne sont que quelques exemples récents, mais qui prouvent la vitalité des idées que nous défendons et la capacité que nous avons de mener à bien des projets dans un cadre partenarial avec les autres collectivités, l’Etat et les associations.