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Élections - Municipales 2008 -

Réponse de la candidate Brigitte Le Brethon - Caen (14)

1/ Avez-vous inscrit dans votre programme des propositions d’action contre les violences faites aux femmes ?

Non

Je n’ai pas inscrit d’actions dédiées spécifiques contre les violences des femmes, car notre soutien et notre mobilisation est déjà réelle et pragmatique (soutien aux associations tel le Nid à Caen…). Depuis plus de 30 ans, j’ai fait de la violence contre les femmes le cœur de mon engagement. Avec le CCAS, la délégation aux Relations Sociales que j’ai renforcée, nous apportons quotidiennement écoute, appui, aide aux femmes en détresse. J’ai personnellement été menacée pour avoir caché, aidé et sorti de cette spirale violente des femmes.


2/ Si vous êtes élu/e, mènerez-vous une politique de prévention à l’encontre de toutes les formes de violences faites aux femmes (au sein du couple, dans les relations de travail, dans l’espace public), et d’éducation au respect mutuel entre les sexes ?

Oui

Je le dis souvent, vivre à Caen c’est être épaulé. Il y a la part publique, mais le plus efficace se fait dans la discrétion. Bien évidemment, nous appuierons par des moyens financiers, matériels, mise à disposition de locaux ou d’espaces toutes les initiatives portées contre ce fléau qui nous concerne tous.

Nous avons donné aussi des moyens au Centre d’accès au droit pour qu’il remplisse encore mieux sa mission. Je souhaite que d’autres points d’accès existent dans les quartiers.

Par ailleurs, chaque année au sein du Mémorial pour la paix que je préside, nous organisons un concours international de Plaidoiries. A chaque édition, la cause des femmes maltraitées (et hélas des enfants) est abordée. Des thèmes comme l’excision, le mariage forcé, la prostitution sont dénoncés. C’est une tribune internationale qui est donnée à la défense de cette cause. Nous poursuivrons cette lutte.


3/ Si vous êtes élu/e, intégrerez-vous la question des violences sexistes et sexuelles dans l’ensemble des champs de compétence de votre commune : l’action sociale, le logement, la santé, mais aussi la culture, l’enseignement, l’urbanisme ?…

Oui

Bien évidemment, cette problématique sera abordée de façon transversale au même titre que nous avons intégré la parité. Je souhaite ici préciser que mon engagement va au-delà, il porte sur le refus de toute exploitation et traitement dégradant de l’Homme. J’ai très tôt pris position publique sur ce problème et je suis même devenue "une référence juridique" nationale pour avoir pris un "arrêté anti-prostitution" pour éveiller les consciences et réveiller la torpeur de l’Etat. Les démêlés avec le Préfet de l’époque ont été épiques.

Comme de nombreux maires des villes de province, j’ai vu arriver dans la ville par le dernier train du soir, des jeunes femmes souvent étrangères, qui se livrent à la prostitution toute la nuit, pour reprendre le premier train le matin et rentrer à Paris avant d’être, le lendemain soir, sur les trottoirs d’une autre ville de France. Exploitées par des proxénètes et des réseaux mafieux, elles n’ont d’autre avenir que celui qu’on leur impose.

Si la prostitution est légale en France, s’il ne revient pas à un maire d’organiser un ordre quelconque moral, si chacun est libre, il était en revanche inacceptable que sur les trottoirs de la ville on impose à un homme ou à une femme de mettre à disposition d’un tiers, sous la menace, ce qui est son unique richesse personnelle, c’est-à-dire soi-même.

Personne ne peut rester passif et indifférent face à la traite des êtres humains.

Aussi, je me suis publiquement étonnée qu’il y ait tant de voix qui s’élèvent pour des sujets qui, certes, méritent tous l’intérêt mais que globalement il y ait un silence pudique et endormi sur de telles pratiques. Aussi, j’ai agi et fait réagir.

Aujourd’hui à Caen, le nombre de prostituées est tombé à 20, nous les connaissons toutes, nous leur apportons individuellement du soutien et elles savent que la main leur est tendue.

Ma conviction est simple : j’ai un devoir d’action, celui de ne pas être indifférent vis-à-vis de mon semblable. C’est un devoir d’humanité et de solidarité qui transcende la fonction de maire.

Réponse reçue le 3 mars 2008