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Élections - Municipales 2008 -

Réponse du candidat Philippe Duron - Caen (14)

C’est avec plaisir que je réponds à vos questions, dans la mesure où je juge essentiel le combat en faveur de l’égalité hommes – femmes, mais aussi celui de la lutte des violences faites aux femmes.

Une femme sur dix est victime de violences conjugales ; en 2004 trois femmes ont été tuées par leur conjoint chaque semaine. Ces deux chiffres, complémentaires à ceux que vous me citiez sont révélateurs de l’ampleur du problème, mais aussi de la mauvaise manière dont il est appréhendé depuis quelques années. Je ne m’explique pas que les violences conjugales soient, aujourd’hui encore considérées comme des affaires privées. Nous pourrions prendre exemple sur l’Espagne où la prise de conscience sociale de l’ampleur du problème s’est appuyée sur des statistiques mettant en évidence le fait que les violences faites aux femmes étaient une construction sociale dans un système patriarcal. Il ne s’agit donc pas d’affaires privées.

De plus, je considère la question des violences faites aux femmes comme le révélateur d’un retard global de notre société en matière d’égalité entre hommes et femmes.

Pour lutter contre les violences faites aux femmes, mais également contre les inégalités qui demeurent nombreuses, dans tous les aspects de la vie, entre les hommes et les femmes, il me semble qu’un profond travail d’éducation et de prévention est à faire. C’est la raison pour laquelle, le programme de la liste "CAEN en CAPITALES" propose d’élaborer un véritable projet éducatif local, en partenariat avec la communauté éducative, mais aussi avec les associations d’éducation populaires et les acteurs socio-culturels. Il me semble que les associations ont un grand rôle à jouer dans ce domaine, et c’est la raison pour laquelle je compte sur votre participation à la mise en place de ce programme, après que nous en ayons déterminé ensemble, les objectifs et les moyens d’action.

Ce projet concernera les temps péri et extra-scolaires, puisque l’on connaît l’importance de la sensibilisation des jeunes générations à la question des violences faites aux femmes, mais plus généralement à la question de l’égalité des sexes. Ce projet encouragera également des initiatives du type « école des parents » qui doivent également bénéficier de cette sensibilisation. La question de la lutte contre les inégalités hommes / femmes et les violences faites aux femmes s’inscriront dans le cadre de ce projet éducatif local.

Enfin, nous ne pouvons ignorer le fait que les femmes sont tout particulièrement victimes des inégalités dans le cadre de l’emploi. En effet, 80% des travailleurs pauvres sont des femmes, le taux d’activité des femmes reste inférieur de 14 points à celui des hommes, et les écarts de rémunération entre hommes et femmes, à qualification égale, restent de 27%.

Une ville peut lutter contre ces inégalités dans son mode de gestion des ressources humaines, elle peut également favoriser les initiatives qui permettent de mieux organiser la vie en ville afin de rendre plus aisée la conciliation de la vie professionnelle et de la vie familiale des femmes.

Parce que les tâches domestiques sont encore trop inégalement réparties (80% du temps de travail domestique demeure assuré par les femmes), les femmes sont toujours trop nombreuses à être contraintes à diminuer ou arrêter leur activité professionnelle lorsqu’elles ont des enfants. En outre, les femmes sont encore trop nombreuses à subir des temps partiels non voulus et leur taux de chômage est également plus élevé que celui des hommes. C’est la raison pour laquelle, je m’engage, si je suis élu maire, à adapter les horaires des services publics aux nouveaux modes de vie. Je mettrai en place, comme à Paris, à Rennes ou à Poitiers, un « Bureau des Temps » pour en adapter les horaires. Il ne s’agit pas ici d’une initiative qui ne sera utile qu’aux femmes, mais je sais qu’en l’état actuel des rapports hommes – femmes, elle leur sera malheureusement plus utile qu’aux hommes.

Enfin, je renforcerai les actions en faveur de la reconnaissance des droits des femmes. Le Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles (CIDFF) du Calvados a fermé les portes de son antenne à Caen et n’est plus présent qu’à Lisieux. Nous pourrons nouer un partenariat avec lui pour qu’il renforce ses actions sur le territoire de la commune pour développer l’accompagnement vers l’emploi, l’aide aux femmes victimes de violences, des permanences juridiques ou du conseil conjugal et familial.

Réponse reçue le 6 mars 2008