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Réaction d’ECVF suite à la sélection honteuse du journal Sud Ouest sur les personnalités qui ont marqué 2014

Sud-Ouest ne veut pas voir certaines femmes

Article des Nouvelles News créé le jeudi 1 janvier 2015 12:39 - Écrit par Isabelle Germain

Cachez ces Prix Nobel et femmes de pouvoir… Selon le quotidien, les rares femmes qui ont marqué 2014 sont une star de téléréalité et une "compagne de".

A la veille de la nouvelle année, le journal Sud-ouest a montré, une nouvelle fois, comment les médias limitent les ambitions des filles. Quelles sont « les figures qui ont marqué 2014 » ? Selon le quotidien qui en faisait sa une le 31 décembre, des hommes comme Modiano, Obama, le pape ou le perchiste Renaud Lavillenie. Hommes de pouvoir, écrivain, sportif… Et du côté des femmes ? C’est une toute autre affaire. Sur la une, huit photos se partagent la vedette. Et les deux femmes qui sont présentées ne sont là ni pour leur engagement politique, ni pour leurs exploits sportifs. L’une, Valérie Trierweiler a raconté sa vie dans l’ombre du président de la République. L’autre, la star de téléréalité Nabilla a été mise en vedette dans les médias pour sa plastique et son côté écervelée puis pour un coup de couteau. A l’issue d’une année où Anne Hidalgo est devenue Maire de Paris, où Malala Yousafzai a reçu le prix Nobel de la Paix, où l’actrice Emma Watson, ambassadrice d’ONU-Femmes, chargée de promouvoir la campagne ’He For She’ a fait un discours magnifique à l’ONU, où l’Iranienne Maryam Mirzakhani a reçu la Médaille Fields, qu’on appelle parfois le « Prix Nobel des Mathématiques », et bien d’autres… Avec quelles lunettes Sud-Ouest regarde-t-il le monde ?

Les faits sont sacrés. Quels faits ?

Interpelé par Geneviève Couraud, Presidente d’ Elu/es contre les Violences faites aux femmes (ECVF), qui nous a transmis leurs échanges, le rédacteur en chef adjoint du quotidien régional se livre à un syllogisme confondant. Il rappelle qu’en journalisme « les faits sont sacrés ». Sur quels "faits" s’appuie-t-il pour établir le choix des figures 2014 ? « Valérie Trierweiler ou Nabilla ont, chacune à leur façon, marqué l’actualité en France en 2014 ». Mais qui décide de donner autant d’importance à un tel ou une telle dans l’actualité ? Les mêmes que ceux qui, aujourd’hui font ce classement 2014, avec la même subjectivité. Un syllogisme comparable à celui utilisé par Thierry Frémaud interpelé par La Barbe sur la sous-représentation des femmes dans la sélection du festival de Cannes.

En rendant ces femmes invisibles et en éclairant des starlettes et « femmes de », les médias qui écrivent l’histoire contemporaine, limitent les modèles dans lesquels les filles et les femmes peuvent se sentir légitimes. Ils font écho aux livres d’histoire dans lesquels seulement 5 % des personnages cités sont des femmes (le plus souvent des saintes ou des femmes cruelles) ou aux livres de philosophie qui oublient les femmes.

Parce que les faits sont sacrés, rappelons que diverses études citées dans notre dossier femmes à l’antenne montrent que moins de 20 % des personnes citées dans les médias d’information générale sont des femmes, que 93 % du temps d’antenne consacré au sport parle de sportifs hommes. E

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t que le peu de surface rédactionnelle accordée aux femmes met en scène beaucoup de "femmes de", d’anonymes ou de victimes. Très peu d’expertes ou de décideuses. Le miroir déformant tendu par des médias comme Sud-Ouest à la société trace des barrières à l’ambition des femmes.

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